Histoire

En 300 mots minimum, racontez nous la vie de votre personnage, vous pouvez la faire linéaire (de sa naissance à maintenant), la faire sous la forme de récits d'anecdotes, c'est comme vous voulez.

Alors, par où commencer une vie vieille de plusieurs siècles ? Par le commencement, me direz vous.
Un clan, une terre reculée par le passé. Plus si reculée que ça maintenant. La terre de nos ancêtres. Les miens et ceux de ma sœur. La terre de notre clan. De notre enfance. Le clan que je devais gouverner après avoir abattu mon père. Oui, les traditions, me direz-vous … Rassurez-vous, je n’ai pas eu à tuer mon père. Les vampires s’en sont chargés. Moi, je n’ai bu que son sang. Le sang d’un vieil homme froid, un vieil homme mort. J’en ai bu jusqu’à la dernière goutte. Mais chaque chose en son temps.
Alors, les vampires. Menés par un seul. Un maître vampire. Un enfoiré en d’autres termes. Je ne le vois que comme ça. Je ne vais pas dire meurtrier, car à l’heure actuelle, j’en suis également un. Donc bon. Ce que je veux préciser, c’est que je ne le vois pas comme un dieu vampire, un grand seigneur ou je ne sais quoi. C’est le gars qui a massacré mon peuple. Je le vois comme un gars que j’aurai un jour. Puisse t-il être un président, un curé, peu importe. Il est déjà mort une fois, est ressuscité en tant que vampire. Quand je croiserai sa route, je m’assurerai qu’il ne reviendra pas, cette fois.
Donc oui, j’avais une sœur. Ou j’ai encore. Probablement. Cela fait des siècles que je ne l’ai pas vue. Depuis que j’ai pris ce bateau pour revenir à ma terre.
Ah, me voila encore a m’emmêler les pinceaux. Que voulez vous .. Des siècles de vie !  On se mélange.
Donc, mon clan, la venue des vampires, la mort de mon père … Ah mais vous vous demandez sûrement .. Si tout ton clan est mort, pourquoi pas toi ?
Parce que si. Je suis mort. Et je suis ressuscité. Quelques gouttes de leur sang de créature, pendant qu’ils faisaient couler le nôtre. Quelques gouttes ont suffi. A ce que j’ouvre les yeux. Et que je la voie. A terre, baignant dans son propre sang, inerte … Non. Pas elle. Je me suis jeté sur elle, sans prendre la peine de réfléchir une seconde. Presque mécaniquement, je me suis griffé le bras et je l’ai penchée vers sa bouche, de laquelle aucune respiration ne sortait. Je ne savais pas ce que je faisais. J’avais le goût du sang dans ma bouche. Le leur. Et j’étais sûr d’avoir été tué. Si ça avait marché sur moi, il fallait que ça marche sur elle. Il le fallait. Il fallait qu’elle ouvre les yeux.
Et c’est ce qu’elle fit. Nous nous sommes regardés et nous sommes compris à l’instant. Les discussions viendraient plus tard. Pour le moment, il fallait … Du sang. Autour de nous, notre clan. Du moins, ce qu’il en restait. Et du sang, partout. Des plaies ouvertes partout sur nos terres.
Nous avons bu, et bu encore. Sur le corps de nos anciens compagnon, sur le corps de notre père que quelques temps plus tard, j’aurais dû tuer pour prendre sa place.

Nous sommes partis. Nous avons vagabondé, des années durant. Mais mon pays me manquait. Et je n‘arrivais que très difficilement à taire cette faim intérieure. Sans cérémonie, je suis parti. Sur un bateau. Retrouver mes racines. Peut être que revenir là bas, avant que tout ne commence, m’aidera à dompter la bête.

Quelle fût mon erreur … Le bateau n’arriva jamais à destination. J’avais trop faim. Et elle n’était pas là pour calmer cette faim, cette soif… Elle n’était plus là. J’étais seul, avec cette bête en moi, et tout ce sang à disposition. Vous l’aurez deviné. Ni le bateau, ni les passagers n’arrivèrent jamais à destination. Personne.

La bête était réveillée, et elle ne comptait plus dormir.

Quelque chose manquait malgré tout. Elle. En l’engendrant, j’avais créé un lien entre nous. Non seulement de «  sang de famille »  mais quelque chose d’autre. Unique. Et ce quelque chose me rassurait. Je suis donc revenu en ville, sous une autre identité : Théo. Avec une seule idée en tête. Elle était en vie. Quelque part. Il fallait que je la retrouve. Pour lui apprendre. La vérité sur notre espèce. Notre rôle, notre but. Il fallait que je l’aide à se réveiller. Comme je l’ai fait.

Ce ne sera pas chose facile, petite sœur. Mais ton grand frère est là, maintenant. Il va te trouver. Et il va te guérir.