Histoire

Sorcha, telle était mon nom à une époque reculée. Je suis née à une époque ou la magie, la nature, les Dieux avaient une âme. Une âme à qui on pouvait plaire ou déplaire, et qui influait sur les éléments de nos vies. Je suis née à une époque reculée, ou les monstres et les créatures faisaient partie intégrante de notre univers, on les craignait, tellement. On les combattait, les empêchant de prendre de l’importance ou de prendre nos enfants.

Je suis une enfant de la guerre, une enfant du combat. J’ai su tenir une épée alors que je savais à peine marcher, j’ai su monter à cheval avant même de pouvoir courir. Je tirais à l’arc alors que les autres enfants jouaient encore avec des poupées ou des épées en bois. Telle était la destinée de la fille du chef de village. J’avais un grand frère Kaël. Lui il était promis à prendre la place de mon père quand ce dernier sera trop vieux pour régner, mais à quel prix. Au prix d’un combat à mort entre mon père et mon frère…

Que je regrette cette époque bénie, où je n’avais pas à me soucier des affaires des Grands, mon avenir avait été tracé et décidé, je devais me marier avec le fils d’un chef de tribu voisin pour sceller une alliance, lui faire une descendance robuste et combattre à ses côtés.

Mais rien ne s’est passé comme prévu…

Une attaque en surnombre de ce qu’on appelait les « buveurs de sang » menée par un vampire que rien ne semblait toucher, pas même les flammes des flèches qu’on tirait à son adresse. Nous sommes tous morts cette nuit-là… Enfin tous… Non…

Je me suis réveillée, perdue, et avec une faim inconnue qui me tenaillait le ventre. Quand mes yeux se sont levés, mon frère était au-dessus de moi, les yeux rouges sang, avec des cernes au-dessous de ses yeux et des canines trop longues pour être humaines. J’ai compris alors ce qu’il avait fait pour me sauver. Il m’avait engendré comme lui avait été engendré pendant le combat que nous ne pouvions pas gagner. Je me souviens qu’il m’a regardé tristement et qu’il s’est mis à pleurer. Nous nous sommes alors nourris sur les corps de notre tribu, de notre famille, avant de nous enfuir sans jamais regarder en arrière. Bien malgré nous, nous avons décimé les camps ennemis de nos tribus, à cause de cette faim qui n’en finissait pas. A cette époque, nous ne savions pas nous restreindre, nous buvions jusqu’à provoquer la mort de nos innocentes victimes…

Les guerres de pouvoir, de royauté, de territoires. Cette époque troublée nous permettait de nous nourrir à notre faim. Nous avons gagné la ville, et c’est à cet instant que j’ai pris la décision d’apprendre à maîtriser ces pulsions. Kaël lui, avait plus de mal que moi à se retenir, à ne pas tuer nos victimes. Cela nous a pris des années, mais nous avons fini par réussir à nous mêler à la foule et nous forcer à perdre notre accent, pour ne pas être pourchassés. Mais le fait qu’on soit devenu des vampires, rendaient nos réactions beaucoup plus violentes et nos émotions plus intenses encore.
Après quelques siècles à nous mêler au commun des mortels, à sortir de la fange et à trouver des moyens plus ou moins déviés de nous faire des connaissances solides, sur un monde qui change très vite, nous sommes partis par le premier bateau vers les terres de la Nouvelle Angleterre, là-bas nous avons continué à nous forger une solide culture et apprendre les coutumes de ce nouveau monde. Sauf que nous n’étions pas vraiment les bienvenus…

Après avoir vécu dans plusieurs villages de colons, nous sommes partis pour la Virginie, où nous avons finalement pris le parti français. Guerre d’ailleurs qu’on a gagné. Mais au final, mon frère Kaël a préféré partir à cette époque et rentrer en Angleterre en prenant le risque d’être tué. Le bateau sur lequel il a embarqué n’est jamais arrivé, mais je l’ai su que bien plus tard…

Je suis restée un siècle et quelques en Virginie et dans le Massachusetts, incarnant différents métiers, du médecin de campagne à la marchande de peaux en passant par la guerrière de fortune. J’ai appris à cette époque plusieurs autres langues, dont celles des amérindiens, un espagnol approximatif et un allemand tout aussi incertain, qui se sont améliorées par la suite.

Quand j’ai commencé à éveiller les soupçons sur mon apparence, j’ai fini par changer de coin et j’ai commencé par me réfugier dans le Mississippi, puis la Nouvelle Orléans. Là-bas, outre le fait d’avoir réussi à me faire une légère fortune et une réputation, j’ai rencontré deux autres vampires. Louis Pointe du Lac et Lestat de Lioncourt, aux caractères diamétralement opposés. Louis était trop gentil et trop pur pour ce monde, même en tant que vampire, alors que Lestat était tout l’inverse, sauvage, insatiable et très difficile à contrôler. Je ne sais pas lequel d’entre nous a pris l’autre sous son aile, mais Lestat me rappelait énormément Kaël (il me le rappelle toujours d’ailleurs). Ce qui a peut-être aidé notre entente, c’est que je faisais peu de cas des humains quand c’était l’heure du repas, mais jamais je ne tuais, ou vraiment fallait que la personne l’ait cherché. Cela plaisait à Lestat, que je ne ressemble pas à son compère. Malheureusement, les choses ont commencé à déraper quand il a engendré Claudia, une gamine de douze ans. Au départ, elle lui ressemblait énormément, une prédatrice implacable, violente, insatiable… Mais il s’est vite avérée qu’elle était bien pire que lui niveau cruauté et sadisme. Mais Lestat n’avait pas semblé de suite s’apercevoir du problème: Claudia a fini par se rendre compte qu’elle ne grandirait jamais. Cette dernière rentra dans une rage folle, et s’attaqua à Lestat, c’est une des premières fois que je l’ai affronté. La scission était avérée, j’avais pris le parti de Lestat et Louis avait pris le parti de Claudia, et ils devinrent amants… ET n’avaient plus qu’une idée en tête, la peau de Lestat, définitivement.

Et sa peau, ils ont bien fini l’avoir. Un piège mûrement réfléchi par Claudia, la bâtisse où nous vivions qui devient un brasier. Elle prend la fuite avec son amant, Louis, alors que j’arrive à toute vitesse pour voir l’ampleur du drame. C’est à cette époque que j’ai découvert ma légère résistance au feu. Quelques instants de plus que les autres vampires me permettent de sortir le corps de l’incendie. Il lui a fallu près de 40 ans, pour retrouver suffisamment de forces pour ne plus risquer d’y rester. Je me souviens du sourire de l’ironie de la situation, lui qui se moquait de lui quand il buvait le sang de rats et autres créatures nocturnes, maintenant c’était son tour, de ne pas pouvoir faire autrement. C’est lui qui me poussa à partir, à continuer ma route. C’est ce que j’ai fait, mais je finissais toujours par revenir…

J’ai vécu discrètement, jouant la vie de pionnière quelque part entre Brownsville et d’autres bourgades des cowboys. Mais étant incapable de résister à l’appel de la justice, je me suis faite remarquée et j’ai été enrôlé dans les Texas Rangers (ne me demandez pas comment, hein ^^) et je suis tombée amoureuse de leur chef, Leander. Moi qui n’avait connu que ma nuit de noces, il y a des siècles. Quand il a su ce que j’étais, car il a fini par l’apprendre, il n’a même pas eu peur, bien au contraire, me prenant par l’Ange de la Mort qui devait l’accompagner jusqu’à son dernier combat. C’est la veille de ce combat décisif que nous nous sommes aimés, d’une passion que j’avais très rarement connue dans ma vie. Le combat, terrible, meurtrier. Le lit de mort, moi qui me refuse à le laisser mourir… Et à mon tour, je l’ai engendré… Un cercueil vide. Il m’en a voulu, oh oui… Une créature contrenature. Une aberration, mais qui au final s’avéra utile dans biens des situations. De la rancune, Une passion, dévorante, destructrice, insatiable, est revenue comme un coup de foudre, nous l’avons partagé pendant des décennies.

Première Guerre Mondiale, les flammes, le chaos. La voix de Leander qui hurle, moi qui suis coincée quelque part je ne me rappelle plus. Des corps calcinés, sans vie. J’ai perdu l’amour, la lumière qui m’habitait… Le restant de la Guerre, je n’étais qu’une bête qui décimait tout ce qui me passait sous les crocs, de préférence, les ennemis.

Entre deux guerres, Je suis rentrée aux Etats Unis. Là-bas, j’y ai rencontré un jeune homme, coureur de jupons invétéré, insatiable lui aussi, mais un véritable génie de la technologie. Et une technologie digne des plus grands complots avant-gardistes. Il s’appelait Howard Stark. Oh, il m’a bien tourné autour, mais je ne suis jamais tombée dans le panneau. Je l’ai accompagné sur le front britannique pour arrêter un fou. C’est lors d’une escapade sur le front pour casser un contingent de soldats fanatiques que je rencontre un jeune soldat britannique empêtré dans un piège explosif, et qui allait devenir mon bienfaiteur plusieurs années plus tard. Cet homme s’appelait Devon Miles…

Tantôt assistante de Howard, tantôt médecin de campagne, j’en ai vu du sang et la souffrance humaine, cela m’a décidé à suivre de vraies études de médecine. Et Howard m’y a aidé, d’ailleurs je ne me suis pas arrêtée là. Médecine, chimie, et Informatique et nouvelles technologies bien plus tard, cela même quand il a eu sa propre famille. J’étais présentée comme une ancienne collègue de travail au début, puis je suis très vite devenue une amie de la famille Stark…

Au tout début de l’année 1980, j’ai reçu un courrier. Il n’y avait pas grand-chose d’écrit dessus, juste une date, une heure, un endroit. Le papier avait une entête inscrite « Knight Industries ». Je me suis rendue au rendez-vous. Un homme grisonnant m’attendait à une terrasse de café, buvant en aristocrate un thé anglais. Quand il me vit arriver, lui me reconnut tout de suite, je dois bien avouer que j’ai mis un certain temps avant de me rappeler du jeune soldat que j’avais sauvé bien des années plus tôt. Il s’étonna de voir que je n’avais pas vieilli. « Peu importe comment je vous ai retrouvé, mais je mets toujours un point d’honneur à régler mes dettes. Vous n’êtes pas quelqu’un de facile à trouver, mais si vous le permettez j’aimerai vous remercier de m’avoir sauvé la vie, ce fameux jour… »

C’est ainsi qu’en 1981, je commençais à travailler pour Devon Miles, la Fondation pour la Loi et le Gouvernement, et d’une certaine façon, la Knight Industries. J’ai connu Wilton Knight qui s’assura que je sois formée, diplôme en poche… Bien entendu, ils ont vite découvert ce que j’étais. Wilton m’a alors rappelé un homme que j’ai aimé par le passé en disant sur son lit de mort « la fin est proche, et vous êtes ici car vous avez un rôle à accomplir dans cette fin qui n’est qu’un commencement d’une nouvelle ère… » Qu’il avait raison… Je ne sais pas pourquoi mais pendant les premiers temps, Devon s’arrangeait pour que je sois en déplacement quand Michael Knight (le fils adoptif de Wilton, dont le visage avait été refait à l’image de son fils perdu, Garth) était sur place. Mais une fois la confiance établie, Devon m’a fait rencontrer « l’Homme qui allait faire la différence ». Bon KITT c’est différent, j’avais assisté aux derniers tests avant l’arrivée de Michael.

J’en profite en 1984, je retourne à la Nouvelle Orléans, pour m’occuper de Lestat, qui s’était très largement débrouillé sans moi. Il était devenu une étoile montante du heavy rock avec son premier groupe. Il s’appellerait bientôt Stacee Jaxx…

Michael a continué de travailler pour la Fondation plusieurs années avant de décider de s’arrêter. En 1994, Michael fut forcé de revenir suite à la disparition de Devon qui avait été assassiné par des membres ripoux de la FLAG. Je n’avais pas de repos avant de m’être assuré que ces enfoirés finiraient en Enfers. Mais Devon devait sentir les problèmes arrivés, car il avait fait le nécessaire pour m’adopter officiellement. J’étais donc l’héritière de la FLAG et de la pensée initiale de Wilton Knight…

En 2001, un projet FLAG vit le jour avec une équipe de cinq véhicules, chargés de continuer le travail de Michael Knight et de KITT. Gardant un gros œil sur cette nouvelle équipe, j’en ai profité pour passer quelques années à la Nouvelle Orléans, puis à Quantico.

Le temps est passé, inexorablement. Mais dans mon coin, avec l’aide d’un petit contingent de la FLAG (notamment RC3, Bonnie Barstow et April Curtis) KITT préparait son retour. Le président de la FLAG à l’époque, Charles Graiman, faisait mine de ne pas savoir, mais il devait forcément le savoir. Quand ce dernier a été tué, Le conseil d’administration mis à sa place comptais entièrement détruire la pensée originelle de la FLAG et de la Knight Industries, pour les recréer à l’image de pourritures et de vendus. J’ai accéléré alors la remise en état de KITT et j’ai insisté lourdement auprès de Michael pour qu’il revienne, et O surprise ! Lors du dernier conseil d’administration de ces enfoirés de première, Michael Knight Sr. qui débarque de nulle part avec un exemplaire du testament de Devon, lui donnant à lui et moi, les pleins pouvoirs pour diriger la Fondation et Knight Industries. Résultat dissolution de ce conseil, arrestations de certains des membres les plus pourris et retour officiel de KITT. Sauf qu’il lui fallait un pilote. Et Michael n’avait qu’une personne en tête. Moi. A ma surprise. D’ailleurs.

C’est à cette époque que le Cybercommand a été dissout et qu’on a vu un agent cyberpathe débarquer. Le courant est de suite passé, et j’ai appris très vite que 1 il avait été mis au courant d’emblée de ma condition et de 2, il était chargé de ma sécurité… Comme si j’en avais besoin…

Tout est allé très vite, je savais me servir d’un nombre impressionnant d’armes à feu et blanches, mais conduire comme un vrai pilote, en revanche cela je ne l’avais pas fait depuis des années. Michael s’assura alors que j’aurai le meilleur pilote pour m’apprendre. Ce n’était pas lui… Non, il était trop vieux. Il s’agissait d’un mercenaire britannique qui agissait en tant que « transporteur » partout dans le monde et parfois malgré lui, aider à faire payer des grosses raclures, qui pour la plupart avait essayé de lui faire à l’envers ou de le tuer. Son nom ? Frank Martin…

Evidemment, le boulot ne rentrait pas dans ses habitudes, mais il était plutôt bien payé, donc il a fini par accepter. On en a passé des jours et des nuits… Bon j’étais bonne élève, mais lui il était un p*** de perfectionniste ! Il avait la fâcheuse manie de me traiter comme une enfant, alors que s’il savait mon âge… « On me paye pour que tu sois apte à piloter un prototype qui à la moindre erreur t’enverra dans le décor… » Deux mois, sans pause, sans compter les mises en conditions réelles, avec lui en adversaire, je ne vous dis pas l’Enfer… Je me surprenais d’ailleurs, je crois que j’étais en train de tomber amoureuse de ce type aux yeux clairs et au cheveux grisonnants. Du coup bah je faisais tout pour lui plaire. Heureusement que KITT ne lésinait pas sur les encouragements. Ces conditions réelles permettaient aux filles de faire les derniers réglages. RC lui, conduisait le semi du centre opérationnel.

Avant que Frank ne reprenne la route, je lui ai proposé de rejoindre la FLAG. Il refusa, à mon grand dam. Je lui ai alors fait comprendre que l’offre n’avait pas de péremption.

Deux ans plus tard, j’avais pris part à une opération de sauvetage dans les plaines désertiques, côté mexicain, où un contingent de soldats américains avait été enlevé. Inutile de vous dire que KITT n’a pas été super ravi d’avoir du sable partout… Les moyens des geôliers étaient un peu trop importants pour qu’ils n’aient pas été aidés. On s’est fait un peu dépassés, mais de courte durée, vu qu’un hélicoptère surarmé est venu nous apporter un support aérien des plus salvateurs.

Il ne restait plus qu’une cellule, ou se trouvait commandant et un homme qui n’avait pas été identifié par les satellites ou par la capacité de Gabriel. Après des cris, des échanges de tir, je défonce la porte, et là surprise ! L’homme non identifié était tout simplement le mercenaire britannique qui avait partagé trois mois de ma vie, à m’entrainer à la conduite et au combat rapproché. Je crois que sa surprise a été aussi grosse que la mienne. Gabriel arrive juste derrière moi et file détacher le commandant de l’escouade alors que je détache le jeune homme. Inutile de vous dire que KITT avec quatre personnes à l’intérieur, a aussi fait la gueule. Le mode tout terrain fraîchement installé par Bonnie a été lui aussi salvateur.

Une fois les soldats à leur base, voici le pilote de nouveau à la Fondation. Entre temps sa maison en Provence avait sauté, et sa petite copine l’avait trahi pour la seconde fois. Il accepta alors de rejoindre la FLAG, uniquement s’il pouvait continuer son activité annexe à côté. Je ne sais pas quelles sont ses sentiments à mon égard, mais je dois bien admettre qu’il me plaît. J’ignore s’il sait ma condition, si quelqu’un l’a prévenu, ou s’il ne sait rien. Quel sera sa réaction ? Me rejettera-t-il alors que j’ai enfin gagné sa confiance ? Je n’en sais rien. Mais ce que je sais, c’est qu’il va nous falloir nous allier avec d’autres gardiens du Bien si on veut espérer arrêter ces criminels qui sont de plus en plus mieux organisés et équipés… (~ 3000 mots)